Juste parmi les Justes, Henri Alleg nous a quittés. Il nous arrivait périodiquement de nous croiser autour de notre passion commune: l’Algérie. Que ce soit au salon du livre d’Alger en 2006 lorsque nous dédicacions chacun nos ouvrages ou bien encore chaque année lors de la fête nationale Algérienne au début du mois de novembre.
« Petit par la taille mais grand par l’esprit », c’est la phrase que j’avais employée à la télévision Algérienne pour dépeindre mon ami ZIZA Ali, père d’une famille toute entière engagée dans l’ALN dans la lutte pour l’indépendance. Je ne peux m’empêcher de rapprocher ces deux hommes au physique un peu semblable, de confessions différentes, mais tous deux tendus vers le même idéal révolutionnaire, qui ont beaucoup payé de leur personne. ZIZA Ali a perdu sa fille de 25 ans, la chahida ZIZA Massika. Henri ALLEG, lui, a subi, avec son camarade, « le disparu » Maurice Audin, la pire des infamies: la torture, tout en tenant tête crânement face à ses bourreaux en leur déclarant « Je vous attends: je n’ai pas peur de vous ».
Un tel courage donne la mesure de l’Homme et du militant qu’il a été tout au long de sa vie. Ainsi, il s’en va rejoindre la cohorte innombrable de ceux qui ont voué leur existence à la défense de leur idéal de justice et de liberté pour un monde meilleur où l’exploitation de l’homme par l’homme ne sera plus la règle dominante.

À lire aussi
- Les premières pages de l’oeuvre d’Henri Alleg sur Slate.fr
- Henri Alleg, un homme libre, sur le site de lHumanité
- Mort d’Henri Alleg, qui dénonça la torture pendant la guerre d’Algérie, par Pierre Haski, sur Rue89.com
- Henri Alleg, le militant s’éteint, El Watan
- Les entretiens avec Henri Alleg sur la torture en Algérie, Le Monde
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